JEANINE NE SUPPORTE PAS LA SOLITUDE ET Y TROUVE DES OREILLES ATTENTIVES
“Le fait d'être en groupe, ça me fait du bien parce que je ne supporte pas la solitude.Quand le chez soi est devenu oppressant, c'est difficile avec les voisins, des phobies qui s'installent et des retraits parce qu'on ne sait pas gérer certaines relations.
Ici on est libre, on peut venir quand on veut, on peut partir quand on veut, juste boire un café, une demi-heure ou toute la journée, ça dépend un peu comment on se sent…On peut y dialoguer ensemble de tout et de rien et il y a toujours un permanent ou un bénévole qui est là pour nous écouter. J'ai certains de mes proches qui me disent qu'ils supportent leur solitude en regardant la TV mais moi, je supporte pas. Pour moi, la tv ce ne sont pas des personnes réelles. Je ne peux pas dialoguer avec elles…
Ici on aime accueillir les personnes, leur offrir un endroit chaleureux où elles puissent se poser dans l'état d'esprit où elles sont, pour le temps qu'elles veulent, et être vraiment là pour eux et disponible si c'est nécessaire.
Le manque de contraintes, ou des contraintes minimales, font que les gens semblent vraiment attachés à ce lieu. Ce qui est difficile c’est faire le lien entre l'hôpital, la sortie, ce qui est prévu pour après. Alors qu'ici, ils peuvent venir pendant leur hospitalisation, après. C'est vraiment quelque chose qui s'inscrit aussi dans une certaine continuité, si les personnes le souhaitent.
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AZEDDINE Y CONSTATE BEAUCOUP D'ESPOIR
Je préfère voir des gens et ne pas rester seul à la maison. Quand je suis arrivé ici, j'étais déjà dans un autre lieu de lien. J’y recevais beaucoup d'amour. Depuis que je suis arrivé en psychiatrie, je ressentais beaucoup d'amour. Et j'aimais bien ça parce qu'avant j'étais seul. Et puis je suis arrivé au Norwest, c'était pareil, les gens étaient très aimants. Ça c'est le positif pour moi.
Il y a aussi quelques personnes qui m'écoutent.
Nous aimons participer aux activités, rencontrer d'autres personnes. Par exemple, la relaxation que j'aime bien. Après l’atelier, j'ai pu reprendre la relaxation à la maison, tout seul. Cela m’aide beaucoup.
J'ai une assistante sociale, mais parfois je suis fatigué, je n'ai pas le courage d'aller chez elle, je suis fatigué, je prends des médicaments. Il y a aussi l'atelier d'écriture que j’aime beaucoup.
C'est un moyen de s'exprimer, tout comme l’atelier musique, on peut même y recevoir des cours de guitare. Sans compter l'atelier de coiffure, J’y vais me couper les cheveux. Ça permet à cette personne de se réadapter au travail. La coiffeuse disait qu'elle voulait se réadapter au travail et donc elle passait gratuitement ici. Elle est vraiment bien et j'espère qu'elle va évoluer là-dedans et essayer de reprendre quelque chose pour sa vie professionnelle.
Il y a des gens, qui ont beaucoup été aidés par le Norwest, parce qu'avant il y avait des gens qui restaient longtemps en hôpital et grâce au Club, ils y restent moins longtemps. Ils ont dépassé des limites qu’ils pensaient impossible, ils sont plus actifs, ils font l'accueil, ils servent les boissons, certains comptent la caisse, ce lieu séduit beaucoup.
Tout cela donne vraiment de l’espoir pour leur établissement!
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CHRISTOPHE Y VIENT SIMPLEMENT POUR RESPIRER….
Si je ne viens pas au Norwest, ça m'angoisse. Je viens tous les jours.
Les ateliers, les activités, les gens me réconfortent. On peut parler librement avec les gens. Ils me connaissent tous, je les connais tous.
Je suis ouvert à tout. Je suis stabilisé grâce au Norwest, c'est essentiel. C'est comme un boulot.
C'est vrai que j'ai facile à parler. Je m'exprime.
Ça me permet de respirer, c'est ça. C'est simple, je respire.
On peut s'attacher aux gens, mais c'est toujours difficile de dire au revoir à quelqu'un. C'est la vie. Les gens, on les voit, puis on ne les voit plus, puis on ne les voit... Parce que quand j'étais malade, au tout début, c'était difficile, ça. J'en pleurais beaucoup. Comme un enfant. C'est un trouble affectif, je peux dire. Mais j'ai appris avec le temps à gérer ça au Norwest.
Il y a des angoisses aussi. Puis parler, c'est important de parler. Ne pas avoir peur de parler. Parler, c'est un art, je dirais. C'est pour ça que je fais plein d'activités, comme ça, le lendemain, j'ai de quoi parler en plus. Parler pour moi c'est partager.
C'est pour ça que je ne vais pas avoir de psychologue, parce que tout le monde est psychologue pour moi. Dès que j'ai un problème, je le dis à la première personne qui vient à côté de moi, je le dis. C'est ce que mon psychiatre m'avait dit. Il me dit « Oui, vous pouvez parler à tout le monde. » J'ai répondu « OK, je vais parler à tout le monde dans ce cas.
Et je suis toujours de bonne humeur. C'est le week- end où je suis de mauvaise humeur parce que le Norwest est fermé, j'attends la réouverture le lundi…
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Le Norwest, c’est aussi une équipe mobile de soins psychiatriques à domicile: Mobiwest qui permet l’accompagnement à domicile de 130 personnes.
Des visites pleines de sens…
Monsieur Jean avait des difficultés à se mettre en mouvement et un manque d’énergie, organiser ses journées et se rappeler des rendez-vous était difficile. Il ne parvenait pas à se préparer des repas et à maintenir un logement propre. Jean est divorcé et a 2 enfants, dont il a perdu la garde et il ne sortait que peu de chez lui.
Au début de la prise en charge Mobiwest, pas de visites à son domicile pour Jean car il avait honte de l’état de son appartement. Les rencontres se déroulent donc à l’extérieur sous forme de promenades…
Rapidement, l’équipe est invitée à son domicile. Jean s'anime à présent autour de projets qu’il souhaite concrétiser. Il aimerait revoir ses enfants! Avec le Norwest, il contacte une médiatrice familiale afin d’organiser la reprise de contact avec ses enfants, voire les accueillir chez lui. A cette fin, il aimerait acheter un canapé-lit; cette démarche lui demande du temps et de l’énergie, surtout que ce canapé doit posséder des caractéristiques bien spécifiques.
Monsieur se met en mouvement en cherchant sur internet et en se rendant dans plusieurs magasins. Sa vie sociale s’étoffe peu à peu et il se rend à des lieux de liens comme Le Club Norwest. Enfin, Jean demande un service d'aide à domicile et consulte un docteur pour ses douleurs d’estomac.
L’exemple de Jean est un parmi tant d‘autres…
Les visites à domicile permettent à l'accès à des conditions de vie dignes!